Et on continue! Après l’arrivée à Hanoï et la Baie de Ha Long, c’est à Sapa que nous sommes allés. Un bon chauffeur pour nous emmener dans les hauteurs, beaucoup de tournants, de buffles, de montées et de coups de klaxons et nous y étions en quelques heures. C’est d’ailleurs impressionnant à quel point le climat peut changer: de l’humidité et la chaleur d’Hanoï, je pouvais, après quelques heures, respirer et même avoir un peu froid le soir à Sa Pa!
Sa Pa (là encore, de ce que j’en ai vu, l’orthographe varie entre la version divisée ou entière: Sapa…) est tout à côté de Lao Cai, elle-même tout à côté (littéralement) de la frontière chinoise. La ville est à 1500m d’altitude, ce qui permet en effet de reprendre un peu son souffle. Comme l’a dit un de mes cousins, le centre ressemble un peu à une vieille station de ski. C’est assez drôle. Mais alors que j’ai essayé de vous filmer les endroits les plus beaux, il faut savoir que Sa Pa est en réalité une vraie petite ville-chantier. Des tas de sables, de cailloux, des ferrailles, des poutres en fer, des immeubles en construction éventrés, … Si on ajoute à ça les nids de poule qui vont jusqu’à du 2m sur 3 de longueur, dans lesquels la pluie aime s’écouler… Et les voitures s’y vautrer à toute vitesse alors que vous marchez sur le trottoir tout à côté… Bref, vive la boue,… Il vaut mieux prévoir des pantalons en suffisance afin de se changer.
Cet endroit est un étrange mélange entre modernité et tradition. Alors que les hotels y poussent comme des champignons (on ajoute donc aussi les innombrables camions de chantiers…), les habitants des villages de la vallée se baladent dans le centre en tenue traditionnelle afin de vous vendre bracelets et autres tissus indigo (les villageoises sont spécialisées dans le traitement de l’indigo). Au départ, ça donne un certain charme… Puis quand on voit qu’il est 22h et qu’une gamine de 8 ans porte son petit frère de 6 mois sur le dos pendant qu’elle essaie de harponner un bon gros occidental en quête de souvenirs à deux balles… C’est tout de suite moins « mignon ». Ca attendrit peut-être les autres touristes, moi ça me révolte que le tourisme pousse à ça.
De même, lorsque vous vous baladez dans les villages, vous vous faites accrocher par des villageoises qui s’attribuent chacune un touriste. Elles vous suivent le long de votre balade dans l’espoir de… Vous vendre un truc… Là encore, c’est très bien organisé puisque j’en ai vues s’attribuer un groupe de touristes sur un point de vue. Lorsque celui-ci est parti du point de vue en camionnette afin d’aller plus dans les villages, les villageoises ont sauté sur des motos qui les attendaient non loin afin de ne pas les perdre… Vous êtes Lady Di, elles sont vos paparazzis…
Oui, j’ai une impression mitigée sur Sa Pa. Alors qu’elle offre des trésors de la nature et des paysages à couper le souffle, les vietnamiens sont occupés à y construire tout n’importe comment, pourvu que le touriste puisse venir y dépenser ses sous. Les hôtels (y compris le mien qui était neuf) sont mal conçus, on goudronne dans tous les sens et ils s’étonnent ensuite d’être victimes d’inondations. C’est comme si, à force de vouloir attirer le chaland, ils se tiraient une balle dans le pied en abîmant ce qui en fait justement un lieu si attractif: la nature.
Mais assez parlé des points négatifs! La vallée vaut effectivement amplement le détour! Se balader au milieu des rizières cultivées en escaliers, se laisser surprendre par des libellules, des papillons-colibris, s’émerveiller devant la porte du paradis ou la cascade argentée, c’est juste magnifique. Et c’est sans doute là aussi que j’ai réalisé que les plus beaux souvenirs que je rapporterais de là-bas ne seraient pas des kimonos, des bracelets tissés, des cartes postales origamis ou des tenues traditionnelles. Les plus belles choses que l’on puisse ramener de ce pays, ce sont les photos et les vidéos. C’est uniquement à travers ça qu’on trouve encore le Vietnam authentique. Celui qui n’a pas été piétiné par l’appât du tourisme (si tant est qu’on y trouve un angle sans un chinois pour faire la pause, évidemment…). Et ne venez pas me dire que faire le Vietnam en moto, c’est authentique. Là aussi, c’est devenu un véritable business…
Concrètement, nous sommes donc restés à l’Hôtel Freesia qui coule de partout, n’est pas droit, sent l’humidité, a dû vider sa piscine (au grand damn des enfants d’ailleurs…) parce qu’il fallait la refaire et va sans doute s’effondrer comme un château de cartes d’ici 2 à 5 ans. L’hôtel est très beau de prime abord en fait. Ce sont juste toutes les finitions qui ont été faites « à la vietnamienne »… Ce que j’ai par contre beaucoup apprécié, c’est la gentillesse et le sourire du personnel qui doit être tout à fait conscient (ou pas hein… Parce que les notions de petit ou gros problème de finitions ne sont pas les mêmes là-bas qu’ici…) des problèmes de l’hôtel et qui essaie de rattraper le coup par le service. Vu la petite espérance de vie de l’hôtel (et ça n’est sans doute pas le seul à être dans ce cas), j’ai beaucoup de peine pour tout le staff qui en subira les frais…
Nous avons fait un tour dans le centre de Sa Pa en début de soirée juste après être arrivés. Le lendemain, nous nous sommes baladés dans les villages et les rizières et avons enchaîné l’après-midi avec la cascade argentée (à ne pas aller voir en période sèche puisque bein… Elle est sèche…) et les portes du paradis. Il est quasi impossible de se débrouiller au niveau des visites sans un guide. Soit l’hôtel sait vous en fournir un (et se prend une belle commission au passage…), soit vous allez tôt le matin sur la place de Sa Pa et en trouvez là. Vous pouvez évidemment bouger seul mais vous risquez de rater de beaux passages (et de perdre énormément de temps). Le dernier jour, nous avons essayé de visiter le parc Ham Rong (ça monte, prenez une bonne paire de guiboles). Le parc est vraiment très beau et l’endroit, légèrement sauvé des travaux de la ville, offre une tranquillité qui est la bienvenue. Je suis sûre qu’il doit être encore plus beau quand la mousson est finie et que toutes les fleurs sortent enfin. On s’est malheureusement littéralement faits arroser au milieu de notre promenade. Puisque nous devions encore reprendre la route pour Hanoï, nous ne nous sommes pas faits prier et avons donc rebroussé chemin.
Pour voir le tout en vidéo, c’est par ici:
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