Alors que mon mon premier billet mentionnait surtout les bases: la plume, l’encre, l’entraînement sur les différentes lettres de l’alphabet… Beaucoup d’entraînement… Ici je vais parler des « dérives ». Celles vers lesquelles on se tourne indubitablement parce qu’au final, quand on réalise qu’on peut… On veut plus!
Parmi elles, il y a le brush pen… Et dans les brush pens, il y a une multitude de possibilités. La première chose à savoir c’est ce qu’est exactement un brush pen. « Brush » en anglais, veut dire « brosse » mais aussi et surtout, « pinceau ». Donc en gros, un brush pen est un support qui a un pinceau ou un rendu similaire au pinceau et avec lequel vous pouvez – entre autres- écrire.
Moi, j’ai commencé avec le Pentel Pocket Brush stylo qui est rechargeable à l’encre de Chine. Il est pratique, fonctionne avec des cartouches comme un stylo traditionnel, ne coule pas et peut être emporté absolument PARTOUT! Dès que je savais que j’allais devoir attendre, surveiller des élèves en interrogation ou patienter, je prenais toujours soin d’emporter un bloc et mon Pentel Brush Pen. A chaque opportunité, je reprenais mon entraînement: avec les bases de calligraphie traditionnelle, je manipulais petit à petit ce pinceau bien pratique. Son seul hic: ça écrit quand même assez épais/grand et il faut attendre que l’encre sèche (comme tu le vois sur la photo, j’ai pas su être patiente… Une fois de plus…), j’ai voulu avoir une taille beaucoup plus fine et me suis retrouvée avec deux modèles de Tombow Fudenosuke (un pointe « dure » – le bleu- et un pointe « souple » – le noir- mais en gros, l’un permet d’écrire un peu plus fin que l’autre) et un Pentel Soft Touch. Avec ces feutres à pointe relativement souple, je pouvais encore continuer à m’entraîner mais à échelle un peu plus raisonnable.
Je me suis ensuite tournée vers les Tombow Dual Brush Pen. Le noir, c’est classe mais on s’en lasse vite et il est tellement bien mis en valeur accompagné de couleurs! Les Tombow Dual Brush Pen ont deux côtés: un embout marqueur traditionnel et un autre avec une pointe semblable à celle d’un pinceau. Ils s’assouplissent au fur et à mesure des utilisations et permettent eux aussi de faire des lignes ascendantes fines ou descendantes épaisses. Mieux encore, ils peuvent être estompés à l’eau pour créer des fonds, on peut les mélanger et créer des dégradés, reporter des mélanges sur des fonds, etc. Les couleurs proposées par la marque sont sublimes et la qualité est là.
Vous me voyez venir? Après avoir pu jouer avec les mélanges, l’eau s’était clairement invitée dans ma routine… Et tout ça grâce à une autre sorte de Brush Pen: le pinceau à réservoir à eau (au milieu sur la dernière photo). Ce truc est MA-GIQUE! Sans doute inventé à l’origine pour contenter les amateurs d’aquarelle ayant le bougeant, ce petit pinceau allait m’aider à pouvoir créer des modèles avec encore plus de variantes de couleurs! … Et pour ça… Je me suis aussi mise à acheter de… L’aquarelle, FORCEMENT!
Mais dans tout ça, quelle est la différence entre la calligraphie traditionnelle et la moderne? C’est simple: en calligraphie classique, tu suis les règles, tu apprends comment former les lettres, où arrêter, où recommencer, écrire droit, comment embellir, etc. En calligraphie moderne, tu casses les règles: on crée des contrastes en jouant avec différentes polices de caractères, on ne met pas toutes les lettres sur le même pied, on n’écrit pas toujours droit, on crée des dégradés… Une chose est sûre cependant, je reste persuadée qu’il est bien plus facile de commencer par la calligraphie traditionnelle (plume et encre à manipuler correctement) que de faire le chemin inverse. La calligraphie, pour moi, c’est aussi une façon de voir les choses: apprendre à force de patience et d’entraînement, apprendre à être rigoureux dans l’entraînement mais en même temps, apprendre à savoir laisser aller sa plume à certains moments, la laisser nous guider. Je n’ai pas envie de verser dans le mystico-spirituel mais c’est une très belle façon d’arriver à canaliser les choses les plus fortes comme les plus fines, équilibrer un contrôle, apprendre à laisser couler, etc.
En ce qui concerne le papier, j’utilise principalement du Canson. Un bloc de dessin 160g/m2 et un autre pour aquarelle 300g/m2. Ce que j’aime beaucoup avec ces blocs, c’est qu’ils ont des feuilles pré-détachées. Donc quand j’ai un truc qui me plaît, je peux détacher tout ça sans risque de déchirer et éventuellement songer à le faire encadrer. De même, pour le bloc de dessin comme pour le bloc d’aquarelle, j’ai à chaque fois un format A4 pour m’entraîner à la maison et un format A5 que je peux emporter où je veux. Equipée! Oui! En même temps, j’optimise à chaque fois mon temps: dès que je peux, j’ai toujours tout sous la main pour m’entraîner! J’ai déjà utilisé plusieurs blocs de chaque sorte d’ailleurs.
Vous l’avez compris, je me suis laissée emportée par ce qui devait juste être de l’encre et de la plume. Au niveau du budget, ça reste très raisonnable si vous n’avez encore rien fait. Une plume, un porte-plume, de l’encre de Chine et du papier Bristol (200g) font moins de 10EUR. Le temps que vous appreniez à bien manier ça, il peut se passer un bon mois. J’ai fait mes achats petit à petit et ça n’a jamais troué mon budget du mois d’ailleurs. Là où ça devient plus onéreux, c’est quand on rentre dans les Tombow Dual Brush Pen qui frôlent les 4-5EUR/pièce. Mais encore là, j’ai à chaque fois acheté 1 ou 2 couleurs à la fois, pas plus (et puis vu les possibilités que Tombow Dual Brush Pen offrent, on a de la matière rien qu’avec une couleur en plus). Une bonne aquarelle (ici de la Windsor & Newton) est aussi assez cher mais il y a moyen de commencer avec une petite palette basique comme je l’ai fait (aux alentours de 15EUR pour un coffret de 12 couleurs de base chez Windsor & Newton), c’est amplement suffisant (il suffit de mélanger les couleurs dans la palette pour en créer d’autres). Si vous vous découvrez – comme moi – une envie d’aller plus loin en aquarelle, alors vous pouvez acheter une palette vierge, transvaser les couleurs que vous avez déjà et ajouter celles qui vous font de l’oeil! Quelques pinceaux (j’en ai 3: un gros, un moyen et un tout fin que j’avais eu dans ma palette de base) qui ne font même pas 5EUR/ pièce et c’est bon!
J’investis aussi dans les marqueurs aquarelle Windsor & Newton quand j’en ai l’occasion. Même s’ils ont moins de couleurs que chez Tombow, j’avoue préférer leur pointe et puis ce dégradé naturel de couleur (les tons sont plus clairs à certains endroits qu’à d’autres) est juste superbe. Ceux-ci sont d’ailleurs encore plus « malléables » que les Tombow et peuvent être très utiles en aquarelle. Je peux jouer avec eux et mon pinceau à réservoir d’eau quand je n’ai pas su prendre ma palette avec moi par exemple. Ou rester dans du plus simple et brut comme le chat que j’ai pondu ci-dessus!
Après, libre à vous de faire ce qu’il vous plaît! Petit à petit on apprend à décorer, à mettre en valeur, etc. C’est comme ça que je me suis mise à utiliser l’aquarelle un peu plus que pour faire des fonds. Je suis encore très débutante mais je suis fière de vous présenter mes premiers cactus (et un essai de tige, feuilles et fleur… Et le chat aussi)!
Vous vous doutez bien que je n’ai pas trouvé tout ça toute seule. Hormis les deux livres que je vous ai conseillés dans mon premier article, les toujours suuuuper bons conseils de l’équipe A-DO-RABLE de chez L’AMI COULEUR , j’ai aussi quelques comptes Instagram et Youtube à vous proposer. Je ne les regarde pas toujours tous assidument mais ils m’aident si j’ai besoin de nouvelles citations ou phrases pour m’entraîner (parce que pipi-caca-jesuisfatiguée, c’est lassant aussi), de nouvelles idées pour embellir, etc. De même, je participe au #letteringwithpositivity challenge. Chaque mois, vous avez une citation/ phrase par jour qui vous est proposée et à vous de la mettre en calligraphié comme vous le voulez. Vous pouvez ensuite le soumettre sur Instagram avec le hashtag et voir comment les autres s’y sont pris. Je ne le fais pas tous les jours mais ça me donne de la matière et de l’inspiration. D’ailleurs, voici celui du mois de février:
Ce challenge est initié par plusieurs comptes Instagram de très bonne réputation dans la calligraphie moderne: lettersbyshells, jeshypark, leslie.writes.it.all, hazels. Ils sont tous pros je pense, de très bonne formation et aguerris. Autre chose que moi donc! Ca s’amuse avec des feuilles d’or, des effets de fous, des calligraphies sur tous types de support (miroirs, tableau noir, vaisselle, …)… Je suis également: Design_Wright, The Chalk Spot, Feist & Flourish, Callig Katrina,Ink Flourish, Quill London (chez qui un jour, j’espère pouvoir vraiment participer à un de leurs workshops) et évidemment, Tombow USA.
Sur Youtube, c’est un peu plus des comptes d’illustration ou d’aquarelle mais ça aide toujours: Kelly Creates (qui a aussi un superbe compte IG: Kelly Creates donc), Shayda Campbell, Teela Cunningham, Scraps & Stamps et Pieces Calligraphy.
Alors des fois, on a l’impression de tourner en rond… Puis on réalise qu’on peut faire des bannières, utiliser telle ou telle police, dessiner une fleurette pas trop compliquée et c’est reparti mon kiki! Que ça soit l’embellissement ou les supports, il y a toujours moyen d’améliorer son niveau. Le plus important est que ça vide la tête, ça permet de ne pas partir en cacahuètes quand tout va mal, de canaliser un stress et, cerise sur le gâteau, de se découvrir une créativité méconnue. Alors oui, c’est un peu « à la mode ». Peut-être pas encore ici (je sens que mon article risque de tomber encore comme un flop tellement je fais le bidule avant que ça ne débarque ici mais on s’en fout d’ailleurs) mais ça fleurit de l’autre côté de l’eau, et ça fleurit fort bien. Mais quoi? Je m’en tape. Tant que ça ne me coûte pas un Faye de chez Chloé (mais si vous voulez, vous pouvez me l’offrir!) et qu’en plus, ça fait du bien au moral, à la tête et à l’esprit, je veux bien faire le mouton!
Article aussi intéressant que le précédent! J’adore! J’espère qu’on verra encore d’autres de vos créations ! En tout cas, bonne continuation 😊
Merci beaucoup! J’espère aussi encore m’améliorer. Il y a encore pas mal de chemin à faire, je balbutie toujours. C’était l’occasion d’écrire sur les débuts avant que ça ne me semble une évidence. Si ça avance encore plus, du nouveau matos ou autre… Je ferai bien sûr un nouvel article. Et pour ce qui est des créations, elles apparaîtront par-ci, par-là sur des photos avec des revues, c’est certain! Un graaaand Merci pour vos encouragements!
Bonjour ! Tes débuts sont très bien je trouve, tu arrives à créer de jolies compositions !
Je pense, comme tu le dis dans ton article, que c’est bien de commencer par de la calligraphie « classique » pour avoir de bonnes bases de structures et ensuite pouvoir les casser comme on le veut !
J’écris un blog sur le sujet, donc si ça t’intéresse n’hésite pas à y faire un tour 🙂
Mais il est génial ton blog!! Super technique avec justement quelques allusions au fait que de ce côté de l’Europe, on ne trouve pas toujours ce qu’on veut en plumes. Je pige pas trop pourquoi d’ailleurs. J’ai pas encore eu le temps de tout bien regarder mais les quelques articles que j’ai lus m’ont littéralement captée. Merci pour la découverte! Tu m’aideras sans doute à aller encore plus loin! 😊