Comment j’ai cédé aux bougies de luxe.

Ca fait déjà un moment que j’ai un charmant tyran, aka Dominique, qui s’amuse, avec raison, à m’éduquer un peu mieux le pif. Il m’a fait découvrir Annick Goutal et j’ai pu un peu mieux cerner certains jus de luxe. J’ai appris à mieux connaître mes goûts mais tout ça a un certain prix. On n’achète pas un parfum à 100EUR comme on achète un stick à paupières à 30EUR. Les prix de départ, ils te font déjà bien mal au pet. Alors je pense les choses, choisis avec raison et attends patiemment que le bon moment arrive pour enfin m’offrir mon premier flacon d’un indispensable. Ca viendra, ça viendra… Mitsouko est en très bonne place, suivi de très près par Flowerhead ou Inflorescence de By Redo, un Goutal (peut-être Ninfeo Mio?) pour sûr, Geranium Odorata de Diptyque et un Jo Malone… Si pas deux. J’ai de quoi me faire plaisir sur la longueur sans trop hésiter tu vois? J’en suis presque à penser tout ça comme je penserais des placements en bourse. Mon banquier serait fier… Ou pas.

Figuier by Diptyque/ Pic by 1FDLE.

Mais c’est pas tout ça! Parce qu’une fois que tu mets le bout du nez dans le monde des parfums, les vrais… Tu réalises qu’il y a aussi les bougies! Et pour tout vous dire, au départ, je n’étais pas convaincue du tout! Dominique a pu me faire humer quelques bijoux dont une magnifique au jasmin de chez Jo Malone. J’ai pu comprendre que le parfum était tout à fait différent de ce à quoi j’étais habituée: les bougies Ikea. On a là affaire à de véritables parfums et on comprend un peu mieux ce que signifie « synthétique » dès lors qu’on replonge son nez dans une bougie Ikea. Pire… J’ai essayé les Yankee Candles et j’ai cru que j’allais mourir asphyxiée.

Mais rien à faire… Même si le parfum était bien plus travaillé et naturel, une cinquantaine d’euros pour une bougie qui allait littéralement partir en fumée, je trouvais ça injustifié. J’ai des hauteurs sous plafond de 3m50 et des pièces en enfilade. Avec mes bougies Ikea, je peux les disperser un peu partout et ça sent gentiment. La bougie a 50 boules, elle n’allait certainement pas pouvoir assurer tout cet espace.

Et puis un jour, après un passage des plus agréables chez Cosmeticary où j’ai pu papoter avec ce bon Jean Rausin, toujours de très bon conseil… J’ai une Diptyque au Figuier qui est malencontreusement tombée dans mon sac. A mon retour, je décide de finir d’abord d’autres bougies parfumées avant d’inaugurer celle-ci… Le temps passe, je l’oublie un peu… Et puis un jour, prise d’une ménagite aigüe, je range, je nettoie et je décide de changer de table de salon! Je l’avais timidement faite brûler avant ça mais là, j’avais une belle grande table blanche sur laquelle elle trônait désormais avec fierté. Il fallait que je la laisse brûler un peu plus longtemps qu’1/4h. Tant pis si elle ne savait pas gérer l’espace à combler au niveau des mètres cubes, il était plus que joli ce petit pot en verre avec son étiquette toute classe, ça ferait beau quand même.

Figuier by Diptyque/ Pic by 1FDLE.

Je l’allume et je l’oublie en regardant une série, fière de ma nouvelle table de salon… Prise d’une envie d’un bon thé, je me lève après une bonne 1/2h et là, c’est la fête du naseau! Un bouquet frais de pivoines, le printemps, les bourgeons qui éclosent, la douce fraîcheur de l’été. Tout se bouscule dans mon nez pour arriver jusqu’à mon cerveau et me rendre heureuse comme jamais. En général, la seule chose qui arrive à sentir de cette façon, non pas juste un léger sillage mais un parfum presque enivrant, c’est un vrai bouquet de fleurs lorsque je passe à côté. Ici, c’est Figuier de Diptyque.

Mais je suis méfiante. La vieille qui ne veut pas croire aux nouvelles technologies à moins que sa vie n’en dépende, c’est moi. Je me dis que ça n’est qu’un peu de chance, un bon moment mais que ça ne durera pas et que vu la taille de mon salon, ça s’évaporera aussi sec.

Et au début de la bougie, c’est un peu ça qui se passe en fait. Sauf que ce qu’on ne m’avait pas dit, c’est que plus on fait brûler la bougie, plus elle est intense. C’est ainsi que lors de la 2ème ou 3ème utilisation, son délicieux parfum s’est développé encore plus fort et nuancé et ce, jusque dans ma salle à manger. On est en plein hiver, j’étais en pyjama pilou et peignoir mais dans ma tête, j’étais Heidi qui courait dans ses montagnes pour aller cueillir son premier bouquet (d’églantines zaï zaï zaï zaï). J’étais nue avec 3 pâquerettes pour cacher ce qu’il faut et une couronne de boutons d’or délicatement posée sur la tête (vous voyez? Celle qui ne bouge pas mais seulement dans les rêves parce qu’en vrai, ça tombe dès qu’on éternue), les cheveux au vent, je cours nue dans une prairie verdoyante (en vrai, on a peur de poser le pied sur une crotte de chat sauvage… Ou un clou rouillé… Ou les deux… Et on pense au rappel tétanos qu’on a encore oublié de faire). Quoi qu’il en soit, une réelle sensation de plénitude douce et forte à la fois s’était emparée de moi. Et c’est là que je réalise que les bougies parfumées, les vraies, celles qui sont bien faites, ont un réel effet thérapeutique et sont une réelle plus-value à un intérieur soigné. Je comprends mieux pourquoi les youtubeuses leur laissent une place prépondérante dans leurs favoris: c’est de la balle!

Cerise sur le gâteau: elle ne doit pas brûler longtemps pour envahir mon salon. Du coup, les 44EUR sont finalement assez bien rentabilisés. Maintenant, je grogne quand je vois le stock de bougies parfumées Ikea que je dois encore finir… Et ça relève presque de la torture de les faire brûler tellement l’odeur est « plastique ». L’odeur de la pâte à modeler Playdoh, c’était sympa quand j’avais 5 ans. Maintenant, je veux de la bonne came moi Madame! C’est fait, je suis accro.