Un solaire coréen, ça peut aussi décevoir.

Je parie que vous ne vous attendiez pas à ce que j’aborde un jour un solaire coréen de cette façon. Tout de go, dans le titre. Mais il ne mérite pas plus. J’ai d’ailleurs hésité à faire un article d’une phrase: « Ce truc est immonde. » . Des fois, ça me titille vraiment. Mais vous vous attendez sans doute à plus si vous venez par ici. En tous cas, les impatients pourront se contenter du premier paragraphe. Parce que si je devais résumer: c’est vraiment un solaire immonde. Alors que je pleure encore l’impossibilité de me procurer à nouveau mon Labiotte chéri, ça a été le coup de semonce dont je n’avais vraiment pas besoin.

Le Rom&nd Zero Sun Clean :

Présenté comme offrant une protection SPF 50+ et PA ++++, j’ai acheté la version rose, autrement dit, la chimique. Pas envie de prendre de risque de voile blanc avec un minéral. Celle que je n’ai pas achetée est prétendue être rafraîchissante et contient donc des filtres organiques. La Tone-Up (la version rose), contient du dioxide de titane et de l’oxyde de zinc ainsi qu’un prétendu effet éclaircissant. Les deux contiennent de l’extrait d’algues brunes de Jeju, de l’extrait de salicorne et de l’eau de mer pour hydrater. Heureusement, on garde cette jolie particularité qu’ont les solaires asiatiques: toujours considérer ceux-ci comme un soin.

Pour quelle raison ai-je encore acheté un solaire coréen?

Très honnêtement, ce solaire coréen de chez Rom&nd est tombé dans ma commande juste histoire de la compléter un peu. J’ai clairement agi comme une touriste: je n’ai regardé aucune revue de gourous, ni même les avis en-dessous. Je me suis juste dit: c’est une marque de maquillage avant tout. Pour moi, ils doivent forcément pondre des SPF qui se portent magnifiquement bien sous le maquillage! En tous cas, c’est ce que j’exige d’une marque de make-up, d’autant plus si elle est coréenne. Ils restent quand même les rois du solaire agréable, à la texture parfaite qui sait se fondre sur le visage et fait office de base de maquillage. BEIN NON! Ils peuvent aussi se planter! Un drame!

Qu’est-ce qui ne va pas dans ce solaire?

A priori, la texture est belle. C’est une sorte de crème un peu gel (très léger) qui promet pas mal… Sauf que… Si on en applique la quantité nécessaire, vient un moment où on n’arrive plus à la faire pénétrer. Je me suis donc retrouvée avec un début de maquillage de clown. « Effet éclaircissant »? Mouais… De là à ressembler à un clown, peut-être pas non. Et le pire étant: à force d’essayer d’étaler la crème pour la faire pénétrer et diminuer l’effet voile blanc, c’est surtout ma rosacée qui était stimulée. J’avais donc un visage blanc avec des joues rouges. 

J’ai voulu tenter l’expérience jusqu’au bout cela dit. J’ai donc essayé un fond de teint par-dessus malgré tout. Sait-on jamais! C’est un fond de teint coréen (pour rester logique) de la même marque que j’ai essayé d’appliquer: la catastrophe était enfin à son comble. En plus du voile blanc du solaire, j’avais de l’effet de matière. Parce que j’ai quand même dû en mettre pas mal, du fond de teint… Étant donné que j’avais désormais les rouges écarlates. Si vous vous demandez si je pestais, sachez que ça fait déjà 10 bonnes minutes que les noms d’oiseaux volaient.

De l’importance de la galénique dans les solaires… Clean clean mouais…

Je profite de la revue de ce solaire pour faire un aparté sur la galénique… Ici, ce solaire était tellement pourri que, si je n’étais pas sensibilisée sur les conséquences du soleil, il me découragerait d’initier une éventuelle assiduité d’application. Assez ironiquement, c’est ce que je reproche aux marques occidentales: proposer des textures et des finis uniquement passables pour des vacances à la mer. Nous avons quelques solaires de ville très agréables mais le choix se réduit à peau de chagrin en Occident quand il est vaste en Asie. Et si les asiatiques sont sans doute plus réguliers dans leur application des solaires, c’est aussi grâce à ça. Alors oui, ici, c’est le cas d’un solaire coréen. Et il subira sans doute les conséquences de ses défauts: les coréens le nieront car il existe de bien meilleures options. Mais ce solaire me persuade encore plus que d’énormes efforts restent à faire du côté de la galénique en Occident. Car c’est sans doute ça qui aidera les occidentaux à s’y mettre. 

Clean clean blablabla…

On a aussi clairement un parti pris de la marque: celui du clean. Son nom n’y est d’ailleurs pas pour rien. Je n’ai rien contre les marques qui veulent « être clean » tant qu’elles n’utilisent pas le marketing de la peur. Mais ici, on baigne dans ce qu’implique ce parti pris. Car, est-ce bien intéressant de proposer une texture pourrave par souci de « je veux être dans la tendance clean »? Un client mort (d’un éventuel cancer de la peau parce qu’il n’aura pas appliqué la bonne quantité de solaire à cause de la texture), est-ce intéressant? Pas trop… J’y vais peut-être un peu fort mais je ne comprends vraiment pas leur démarche. A quoi bon proposer un solaire, surtout en Corée, où les textures sont superbes, si c’est pour que le client n’en mette pas ou pas assez? Clean, ok, mais si c’est pour que je termine comme les vieilles fripées du bord de plage en Corse, non merci!

Un solaire coréen qui ne vaut pas de bons européens…

Oui, pour ce coup, le Rom&nd Zéro Sun Clean ne vaut pas un Eucerin Oil Control ou le dernier Garnier dont Bonnie a parlé dans son guide des solaires de 2023. Il vaut un laid solaire bien européen, absolument pas joli. Ironie du sort: la texture restait tout de même velouté. Laissons-lui une « petite qualité ». 

Il n’arrivera quand même pas à me faire dire que les solaires européens valent bien mieux que les asiatiques. De façon générale, c’est une vérité absolue: les asiatiques sont beaucoup plus avancés que nous sur les solaires! Mais il peut y avoir des couacs partout… Et celui-ci en est sans doute un. On laisse bien les français manger leurs frites avec du ketchup, on laissera passer un solaire coréen raté pour cette fois!