Pure White Linen par deux amoureux de l’été…

Aujourd’hui, on se la fait « surprise du net » avec un billet croisé que Dominique m’a proposé de faire à propos de Pure White Linen, beau petit frère de White Linen d’Estée Lauder. En plus d’être constructif, le concept est ludique et jouette alors j’ai signé à deux mains. Vous allez donc trouver ci-dessous la plume de ce passionné de parfums et de son côté, mon avis se retrouvera sur A la Recherche, le superbe blog de Dominique!

 

Pure White Linen Estée Lauder/ Pic by kiwikoo.

 

“… la transparence de cette grande baie vitrée qui laissait passer tant de lumière.”

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

 

Lancé dans les années ’70, White Linen sentait le chic conventionnel : les draps propres qui sèchent au soleil dans la campagne (c’était l’idée), odeur de poudre à lessiver, de fer à repasser, de laque pour les cheveux, et de fleurs. Comme le lin, c’est raide et susceptible. Un héritier des grands aldéhydés, un descendant du N°5, un parfum qui a toujours du succès parce qu’il est élégant dans sa simplicité affectée qui sent bon le propre et le brushing fermement maintenu en place. L’aspect impeccable et immaculé a séduit les WASP, parce qu’on est jamais trop respectable, et les autres, dont moi, parce que c’est beau et qu’on ne peut pas être aussi raide sans que ça ne cache quelque chose qui ne demande qu’à s’exprimer, de préférence à quatre pattes sur la moquette. (Avis personnel.)

Plus de 30 ans après, le flanker Pure White Linen prend la suite. Quelques agrumes, une baisse des aldéhydes et surtout des fleurs, tendres et transparente sur un fond de bois qui reste discret, la formule semble utiliser les mêmes ingrédients mais en inversant les proportions. On croirait un descendant de Pleasures, dans la forme, tant ce parfum est politiquement correct et fait pour la vie au bureau : ambiance florale, jamais étouffante, toute en transparences, propre et nette. De White Linen, il semble pourtant quand on y réfléchit mieux une habile transposition moderne : à la poudre à lessiver et au gros savon blanc, s’est substitué un adoucissant de luxe, parfumé aux fleurs. Le Pure sent lui aussi le propre, mais c’est le propre de notre époque, infiniment moins empesé, moins amidonné. Au lin raide s’est substitué le souple jersey de coton ; Pure White Linen, contrairement à son aîné, est cool, il invite à traîner chez soi, à se rouler dans des champs de fleurs imaginaires, plutôt qu’à aller assister à l’office du matin, mais du coup, on est sûr que celui-là n’a rien à cacher… Une petite échappée hors du monde lorsqu’on veut se sentir tout propre, tout net. Pur ?

 

Pure White Linen, Sophie Labbe and Yves Cassar pour Estée Lauder, 2006

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