Sélection hivernale ou plutôt un gros coup de coeur.

J’ai été taguée il y a quelques semaines par mon charmant comparse Dominique du superbe blog A La Recherche. Dominique m’a toujours impressionnée de par sa connaissance très vaste dans les parfums. C’est pour moi très clairement un nez doté d’une très grande sensibilité mais aussi doublé d’un sens du choix incisif très aiguisé. Dominique ne fait pas dans l’approximatif. Il s’y connaît, se renseigne, teste, touche, sent sans arrêt. Ici pas d’amateurisme, il dégommerait n’importe quelle vendeuse de parfumerie de grande distribution en moins de 3 mots sur n’importe quel parfum ou presque.

Histoire de me faire sortir de ma zone de confort (et il a bien eu raison: ça m’a amenée à une réflexion aussi profonde qu’inattendue), ce filou m’avait donc taguée dans son billet de sélection hivernale (je vous invite vivement à aller découvrir la sienne, c’est juste splendide!). Le but étant que ceux qui étaient tagués présentent leur sélection de jus d’hiver.

Avant de vous dire quoi que ce soit, je pense qu’il est nécessaire de vous planter un décor un peu atypique: celui de mon nez. Il faut savoir que j’ai travaillé dans le premier Lush qui a ouvert en Belgique et ce pendant +ou- 2 ans. Pendant 2 ans, j’étais donc une étudiante qui se baladait avec tout un magasin sur ses fringues: Lush. J’ai baigné dans les odeurs, eu des maux de crânes au moment des inventaires (youpie les roues de savons qu’on soulève pour les peser et qui balancent de la poussière de savon dans tous tes orifices…), je suis sortie dans le Carré après le boulot et étais littéralement une boule de savon au milieu des vapeurs d’égouts malmenés et de bières mal digérées. Alors que certains seraient enchantés à l’idée de sentir bon constamment, ça a commencé à envahir ma vie d’une façon assez inattendue. Cette odeur me rappelait le boulot, la manne à linge sale sentait Lush et vu les tensions au boulot, cette odeur a eu vite fait de prendre une signification très négative pour moi. De plus, il m’était devenu impossible de porter quoi que ce soit comme parfum: je sentais déjà 3-4 jours sur 7 et pas qu’un peu. Porter un parfum pour aller travailler CHEZ LUSH était aussi un non-sens et je vénérais les jours où mes fringues ne sentaient QUE l’adoucissant. C’était les jours de repos.

Après ça, je n’ai plus jamais porté de parfum (ça fait 10 ans… C’est vous dire à quel point j’ai été traumatisée). De temps en temps le parfum au Monoï de chez Sephora « pour dire que » et parce que je ne suis plus partie en vacances au soleil depuis plus de 10 ans mais c’est tout. Les années ont passé et je n’ai pas réalisé tout ça avant de faire la connaissance du blog de Dominique. C’est lui qui m’a donné envie de revenir vers les odeurs avec une approche plus délicate en fait. C’est lui, de par ses billets, qui m’a calmé mon nez tout irrité et m’a sans doute un peu amadouée sans le savoir. J’ai bien sûr reçu quelques parfums de par le blog et certains m’ont plu plus que d’autres mais je n’avais plus fait la démarche d’aller vers eux, de prendre le temps de me laisser séduire par eux depuis TRES longtemps.

Ca fait donc maintenant un an que, lorsque l’occasion se présente, je farfouille. Il y a peu, j’ai réalisé que mon nez était bien plus capricieux que ce à quoi je m’attendais. Sans doute tellement traumatisé par toutes ces odeurs constantes sur moi, a-t-il décidé que tout ce qui le toucherait désormais ferait l’objet d’une sélection étroite et sévère? Quoi qu’il en soit, j’ai éliminé beaucoup de choses. BEAUCOUP.

Le seul qui est resté en course pour le moment et qui tiendrait – à mon goût- dans une sélection hivernale, c’est Flowerhead de ByRedo. J’avais eu des vues sur son grand frère, Inflorescence, dans un premier temps. Puis Flowerhead est sorti l’été passé et a définitivement pris la place de numéro 1 dans mon coeur.

Flowerhead ByRedo/ I guess the pic is from By Redo.

Alors… J’en entends déjà penser: « mais c’est super fleuri, c’est plutôt quelque chose pour l’été »… Oui mais non! D’abord, je fais ce que je veux avec mon nez. J’ai jamais aussi bien argumenté je pense là… Non, je vais mieux m’expliquer…

Chercher un ou plusieurs parfums qui me plaisent a été dur parce que je ne savais pas par où commencer. Contrairement à d’autres personnes arrivant avec les narines frétillantes, moi, je débarquais en ayant l’envie de pouvoir les fermer par la force de la pensée. Comme ça, juste au cas où… Ca pourrait être utile. Je n’avais aucun à-prioris en particulier, je voulais juste me sentir protégée. J’étais donc déjà dans un état d’esprit très différent.

Petit à petit, j’ai réussi à élargir mon choix là ou d’autres doivent en général le rétrécir. Mais me décider restait toujours aussi difficile. A ce moment-là, au lieu de continuer à sentir d’autres jus, j’ai essayé de comprendre pour quoi j’avais autant de mal. Et c’est là qu’un déclic s’est produit. Bien au-delà des saisons ou des tendances, j’avais besoin de trouver des bouquets qui auraient un synonyme de bien-être. Il fallait que j’arrive à tomber sur la combinaison qui effacerait ce souvenir de « une odeur=un stress ». Le parfum a en fait toujours été, en tous cas pour moi, quelque chose qui doit être rassurant. En plus de sentir bon, c’est quelque chose qui doit me permettre de porter mon poignet à mon nez afin de m’apaiser si je suis dans une mauvaise passe. Quelque chose qui doit pouvoir me réveiller en douceur dans des moments de fatigue, qui doit pouvoir ponctuer ma journée si je m’ennuie, … Bref, une odeur qui doit être ma complice et presque ma meilleure amie (et maintenant, on a tous Lorie en tête, youpie). C’est donc avant tout une sorte de « sensation de réconfort » que je recherche dans un parfum.

Et j’ai trouvé tout ça dans la combinaison qu’offre Flowerhead. Flowerhead crie « les fleurs » dès qu’on le porte, ça, il n’y a pas de doutes là-dessus. Des tubéreuses, de la rose… Au départ, beaucoup de roses en fait. Ca débarque et ça reste, un long moment… Mais ce qui le rend, selon moi, très confortable en hiver, étonnamment, c’est le citron de Grèce allié au jasmin. Une fois porté pendant quelques heures, ces fleurs se mélangent toutes et me donnent l’impression de baigner dans un thé au jasmin grand cru. Je nage dedans, littéralement. Et de temps en temps, je rencontre un pétale de rose. L’ambre doit sans doute y être pour quelque chose, histoire d’assoir tout cet été dans un bol confortable d’hiver.

Flowerhead, ByRedo/ Pic from the ByRedo website.

Jusqu’à présent, il est donc un des rares à m’avoir séduite. Il est en effet plutôt un jus de printemps-été mais au diable les catégories! Pour une fois que mon nez à trouvé chaussure à son pied (on finira par faire toute l’anatomie si on continue ainsi), j’y suis, j’y reste! Et sinon, Dominique pourra me taguer à nouveau en été… Parce que oui, je pense avoir trouvé un petit pote qui est lui, estival à fond les ballons.

Il est bien évident que d’ici quelques années, j’espère bien avoir réussi à agrandir mes sélections d’hiver et d’été. Mais il faut des fois savoir laisser le temps au temps!

 

Flowerhead est disponible à Liège chez Irina Kha (rue du Pot d’Or, 12), à Bruxelles chez Senteurs d’Ailleurs et/ou Kroonen & Brown au prix de 95EUR/ 50ml et 140EUR/100ml.  

Follow:

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *