Il y a maintenant un ou deux mois, j’ai été confrontée à une situation très inattendue et étrange. Je me suis heurtée à l’incompétence plus qu’étonnante de tout un magazine. Je ne nommerai pas de noms ici mais pour faire plus simple, je surnommerai ce magazine Ga-L. Parce que ça serait nul de donner le vrai nom du média concerné… Po bien, po bien, po bien!
Si vous me suivez régulièrement, vous avez sans doute vu passer mon article sur un restaurant que j’avais fort apprécié: L’Atelier du Goût. Puisque le restaurant a une page Facebook où il actualise régulièrement ses menus, j’ai forcément suivi la page. Quelques temps plus tard, j’y vois donc apparaître un extrait d’un nouveau numéro de Ga-L. Je vous laisse juger par vous-même:
Ne m’en veuillez pas mais sur ce coup, je ne sais vraiment pas quoi mettre comme source… Et je ne crois pas que la journaliste serait heureuse que je la nomme…
Donc si vous avez bien suivi l’affaire, vous remarquez que c’est donc bien ma photo qui prend bien plus de place que les 3 mauvaises informations phrases pondues dans la sueur du travail… Et si vous êtes observateurs, il y a un « léger » souci quant à la connaissance basique de la journaliste concernant les plats… Une tagliata donc… Mais oui… Accompagnée d’épinards tant qu’on y est non?
Nous sommes donc un jeudi et un peu étonnée (et fâchée aussi…), je contacte le magazine en fin d’après-midi afin de leur demander des explications. Histoire que ça les pique bien, je demande aussi à être mise en contact avec leur service comptabilité pour être dédommagée (ça c’est mon petit côté provocateur huhuhu).
Entre-temps, j’ai le patron du restaurant qui, tout désolé, s’excuse platement: la journaliste lui a demandé des photos et lui a envoyé la mienne. Il m’explique aussi qu’il n’est pas du tout au courant des droits d’auteurs ce que je comprends. Je lui dis qu’il n’y a pas de souci, qu’il est restaurateur et que ça n’est certainement pas son boulot de préciser les droits d’auteur. A ce que je sache, c’est plutôt la journaliste qui aurait dû poser la question.
A ce sujet, je ne suis pas journaliste mais il est clair que mon blog utilise des images. Je n’ai pas le budget d’un magazine et, alors que je n’ai aucune formation en journalisme, m’assure toujours du droit des photos que j’utilise histoire d’éviter le plus de soucis possible. Quand des commerçants me proposent de m’envoyer des photos, je préfère utiliser les miennes ou je demande si les photos sont bien d’eux. Si j’ai investi dans un bon appareil photo, c’est aussi pour ça… Et pourtant, je ne peux pas le déduire de mes impôts moi…
Bref, revenons à nos moutons… La nuit passe et vendredi matin arrive… Je n’ai toujours aucune nouvelle de Ga-L mais par contre, le patron du restaurant, lui, me recontacte complètement affolé. Une certaine J. lui a téléphoné non sans penser à lui crier dessus. C’est le patron qui a dû demander à ce que cette dame se présente – la haine devait lui avoir fait oublier son éducation…- et il a eu droit à des phrases du style: « On nous a traînés dans la boue », « c’est de votre faute! », « vous avez déjà eu de la chance qu’on vous fasse de la pub gratuite! » « j’exige le nom et le numéro de téléphone de cette fille » (ce qu’il a refusé de donner… Certains savent rester respectueux d’autrui jusqu’au bout…), « et puis j’ai autre chose à faire que de m’occuper de cette blogueuse là »… Le pauvre jeune commerçant m’avoue qu’il a un peu peur, qu’il ne fait que commencer et qu’il ne veut pas se mettre un gros magazine sur le dos. Je comprends tout à fait sa position. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi une journaliste a-t-elle préféré téléphoner et crier sur ce pauvre commerçant sur qui tout tombe au lieu de répondre à mon mail qui lui, n’attendait que ça? Mail que j’avais signé de mes nom et prénom… Mais apparemment, chez Ga-L, on n’a pas appris à lire ses syllabus de droit quand on étudiait, alors pensez bien… Savoir lire un mail jusqu’au bout… Faut pas en demander de trop…
Ha oui… Et concernant la journaliste auteur de ces 3 mauvaises informations phrases… Pas de nouvelles…
Finalement, je reçois enfin une réponse de la rédactrice en chef en fin de journée, vendredi. Celle-ci est très polie et m’explique que sa journaliste auteur de « l’article » a utilisé la photo en pensant qu’elle était propriété du restaurateur. Elle me propose aussi un dédommagement de 250EUR à condition que je retire tout ce qui concerne cette histoire sur mes comptes Facebook et Twitter. Je n’aime pas trop les conditions et puis, de toutes façons, franchement, l’argent, je n’en ai rien à caler. Ce qui m’intrigue, par contre, c’est le comportement peu professionnel de ses employées…
Je réponds donc en lui disant qu’avant de lui donner ma réponse concernant le dédommagement, j’aimerais obtenir des explications. Je suis peut-être une blogueuse mais je suis aussi une lectrice et franchement, quand je constate le peu de professionnalisme des journalistes du magazine, je mets clairement en doute tout le reste du travail… De ce magazine que JE paie… De leurs salaires que chaque lectrice PAIE.
J’attends toujours des nouvelles… Et ce, depuis le 25 février…
Alors que les relations sont au beau fixe avec le restaurateur qui lui, s’est empressé de s’excuser, dans aucun du peu de contacts que j’ai eu avec le magazine je n’ai pu trouver un seul mot d’excuse, ce qui, en soi, aurait sans doute suffit.
Si je devais résumer l’affaire:
– Une de mes photos a été utilisée dans Ga-L sans mon autorisation et à cela, je n’ai jamais rien reçu, ni même des excuses de la part du magazine.
– Les journalistes de chez Ga-L ne savent pas ce que veut dire « vérifier ses sources ». Cette « blogueuse-là », visiblement, oui. Et cette « blogueuse-là » n’est même pas payée pour ça…
– Jamais la journaliste concernée n’a pris la peine de me contacter.
– Le restaurateur s’est fait sonner les cloches, aux limites de se faire menacer.
– La journaliste n’a visiblement jamais mangé de tagliata, ni de carpaccio de toute sa vie… Ha mais oui, ce jour-là, elle a exigé des Noix de Saint-Jaques qui n’étaient pas prévues dans sa formule… On est capricieuse en plus…
– Je suis peut-être « cette blogueuse-là » mais on s’en fout que je paie un magazine et leurs salaires par la même occasion… Alors pensez bien… Vous, mes chers lectrices « tout court »…
– Les gens, chez Ga-L, ça ne sait visiblement pas écrire, ni manger, ni même lire… Etrange pour un magazine…
De toute cette histoire, ce qui me choque le plus, ce n’est finalement pas l’utilisation de ma photo sans autorisation… C’est tout cette boue que j’ai découvert suite à cette histoire. Ce marasme, ce mélange de manque de professionnalisme mais surtout et avant tout, d’un manque de civisme effarant. J’ai bien évidemment précisé à la rédactrice en chef que je trouvais complètement hallucinant que dans les temps de crise que nous traversons, des journalistes – métier que beaucoup aimeraient faire- n’hésitent pas à étaler leurs incompétences de cette façon… Sans parler du fait d’enfoncer un jeune homme qui a le mérite de se lancer dans des temps peu propices à un commerce de l’horéca. Je lui ai demandé si elle se rendait compte que beaucoup de jeunes gens compétents n’attendaient qu’une chose: pouvoir faire ce métier avec passion et respect. Comment était-il possible de laisser une telle somme d’évènements si désolants s’accumuler sur une si petite affaire?
Puisque ça fera bientôt deux mois… J’en déduis donc que le magazine n’en a rien à faire d’avoir agit ainsi. J’en déduis aussi que la journaliste directement concernée – qui, soit dit en passant, est connue à Liège pour être capricieuse et ne pas se prendre pour de la m****… Au secours… Quand on voit ses compétences… Il y a de quoi se poser de sérieuses questions…- s’assoit sur mes droits allégrement.
Une dernière chose me désole encore dans cette histoire… C’est que de tels comportements, non sans déjà décrédibiliser totalement la profession de journalisme, ternit un métier qui est aujourd’hui controversé. Alors que je connais quelques vrais journalistes qui bossent pour gagner 3 pécots pour un métier qu’ils aiment, on a, d’un autre côté, des dindes qui se pensent être suffisamment intelligentes que pour prendre le « petit peuple » de haut. Ca doit être ici qu’on reconnaît la différence entre la dignité de la passion et la bassesse de l’orgueil…
Cet article est dédidé à C. qui se reconnaîtra. Une des ces nombreuses diplômées en journalisme à qui ça n’aurait pas déplu d’avoir un poste dans un magazine de presse féminine, qui aurait fait son métier sans prendre les gens de haut et qui, comme beaucoup d’autres, l’aurait fait avec un minimum de civisme (je ne parle même pas de sérieux…)…
P.S.: Je voulais aussi préciser que, comme m’a répondu le restaurateur avec beaucoup d’humour… Il sait aussi cuisiner des tagliatas (hihihi!).
Chère Miss, bravo pour ton article (oui oui, j’ai bien dit UN ARTICLE). Je comprends parfaitement ta position, le problème a été soulevé par des blogueurs culinaires très récemment. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet ici mais je ne manquerai pas de te mettre en relation avec l’un deux très prochainement. Belle semaine à toi!
Merci, je rouccchiiiis 🙂
Une belle semaine à toi aussi!
TAGLIATAS. Je… Argh… Non, c’est trop.
Hihihi!!! Ça aura au moins eu le mérite de me faire bien rire^^
Mais oui, en effet… Cet « article » pseudo-culinaire parle déjà de lui même quant au « boulot » fourni…
Quand une journaliste demande à un restaurateur, commerçant, artiste ou qu’importe une photo pour illustrer son article et que cette photo est FOURNIE par eux, c’est bien le restaurateur, commerçant ou artiste qui est à blâmer si la photo n’est pas libre de droit. La moindre des choses d’un restaurateur dont on fait la pub gratuitement est de fournir un cliché de son resto. La journaliste n’est aucunement responsable de ce problème. Si nous devions avant chaque publication vérifier la provenance de la photo, on est pas sorti de l’auberge.
Et oui, nous pouvons déduire notre appareil photo de nos impôts car nous faisons ça pour notre boulot, pas pour notre plaisir.
Je ne dis pas le contraire pour la photo, il s’est d’ailleurs excusé de suite (lui). Mais comme je le dis, je ne suis pas journaliste et je prends pourtant mes précautions. Un simple: « Est-elle bien de vous » ne tue personne et ne prend pas trop de temps. A ce que je sais, par contre, bien prendre son temps pour manger, ça, elle l’a fait… Pas ce qui était sur la photo bien sûr…
Concernant l’appareil photo, c’est aussi ce que je sous-entends: elle a un job qui lui permet d’avoir du matériel. Qu’elle l’utilise au lieu d’utiliser celui des autres qui eux, ne font pas ce boulot et pourtant, tentent de s’investir bien plus dans ce qu’ils font sur leur temps libre.
Oh ben moi je sais pas ce que sont des tagliatas ?? C’est comme des tagliatelles ?
Je constate que si Gâ-L a fauté sans le vouloir au départ ils auraient pu avoir la gentillesse, la correction enfin la politesse de s’excuser auprès de toi, de préférence l’auteure de l’article… encart ? Machin chose… Chai pas comment appeler un truc court comme ça en fait =)
bises
C’est un morceau de viande de boeuf CUITE (contrairement à un carpaccio).
Ils auraient pu être gentils tout court déjà, ça aurait évité tout ce ramdam qui ne leur fait pas honneur 🙂
Ben moi j’aurais pris les 250 euros mais je n’aurais pas supprimé les articles car tu n’as rien à te reprocher! C’est TA photo et ils n’ont pas à te faire de chantage!
Je n’avais pas envie de rentrer dans leur jeu vu comme ils ont traité le restaurateur. Toute cette histoire m’a vraiment dégoûtée et je ne voulais pas faire affaire en quoi que ce soit avec de telles personnes. Clair que ça risquait de me mettre en mauvaise position (citer mon blog pour le descendre de le magazine par exemple) mais je n’ai jamais écrit ni commencé ce blog pour être dépendante de qui que ce soit. En n’acceptant rien, je reste maître de ce que je veux ici. Et si ça pouvait éventuellement donner lieu à des représailles, finalement, mon ptit blog, je l’aime bien. Ca ne m’aurait pas empêchée de continuer. J’adore trop partager 🙂