Haaaa, les Groseilles… Ces gens plein de poésie et qui ne ressemblent à rien en même temps. Personnellement, autant ils peuvent avoir un effet repoussant pour pas mal de gens, moi je ne peux pas m’empêcher de leurs porter une affection particulière… A petites doses hein, n’est pas mère Théresa qui veut… Depuis mon retour de Madrid, j’ai malheureusement dû constater que Liège était une ville qui concentrait pas mal de Groseilles répartis dans beaucoup de petits quartiers différents.
Le Groseille liégeois se distingue des autres de par son accent à couper au couteau et le ton de sa voix qu’un malentendant pourrait aisément percevoir mélodieuse. L’utilisation d’exclamations des plus variées et souvent tirées du notre dialecte régional, soit le wallon, est une pratique intégrée à leurs habitudes ( » Ouafti dis! Ya le ptit qu’a encore salopé son Teeeeee-shirt! Ho! Si tu recommences, je vais te filer un torgnolle que tes fesses s’en souviendront dans 20 ans, c’est moi qui te le dis! » généralement accompagné d’un geste qui feint la gifle imminente au pauvre chou de 4ans qui n’a rien compris de ce que sa mère lui reprochait).
Comme nous tous, les Groseilles sont aussi soumis à l’influence de la mode des prénoms. Mais par on ne sait quel étrange phénomène, ils sont restés coincés à la fin des années 80-début 90’s. Ce qui fait que la jeune génération Groseille actuelle a l’immense poids honneur de porter comme prénoms: Kevin (trèèèèès populaire), Brian, John, Brenda, Kelly… Et j’en passe…
Le Groseille aime bien s’habiller. Cependant, il déteste suivre les tendances. Je soupçonne même un mouvement alternatif Groseille ou une organisation de type « allons à l’envers de la mode, reprenons tout ce qui est horrible ». Le Groseille adore donc les mini jupe en jeans (le top du top, c’est de voir la grosse culotte en coton quand la jeune adolescente souvent un peu ronde, s’assied dans le bus), les pantalons en toile barriolés, les singlets tachés de mayonnaise et les chouchous dans les cheveux. Les femmes, tout particulièrement, ont une affection certaine pour les débardeurs moulants clairs qui laissent resortir les généreuses bouées formes dont elles sont pourvues.
Toujours dans la thématique de l’apparence, Madame et surtout Mademoiselle Groseille adoooooooorent se peinturlurer maquiller. Le maquillage, chez les femmes Groseilles, c’est quelque chose d’inné. Après moult échanges de conseils entre elles, le résultat est finalement souvent le même: du plaquage de bleu foncé et d’orange, du ricil vert et un gros coup de crayon dégoulinant, un fond de teint mal appliqué, du vernis vif écaillé depuis plus d’un mois et du rouge à lèvres flashy, le mieux étant de laisser une trace de rouge sur les dents.
L’homme Groseille, quant à lui, préfère entretenir une bonne panse à bières à coups de Carapills devant celle qui restera l’amour de sa vie à tout jamais: la TV. Dans ce but, il aime aussi aller au café du coin passer des heures entières à dépenser sa maigre paie avec les autres hommes Groseilles.
Pour ce qui est de la gastronomie, le Groseille a un penchant bien assumé pour les frites du pays. Généralement accompagnées d’une sauce, il ne les consomme JAMAIS sans une bonne grosse fricadelle. Les plateaux télé sont la base de ses repas au foyer….
Le Groseille, malgré tout ce que je viens de citer, malgré le peu d’accès qu’il a à la culture, malgré le milieu généralement défavorisé dans lequel il vit, est un être humain. Bien qu’en général, la majorité soit égoïste ( quoique dans leur cas, ils le sont bien moins sournoisement que « les autres »… En effet, le Groseille dit toujours tout haut ce qu’il pense) et ait des comportements souvent dépourvus de beaucoup de principes moraux, j’ai vu beaucoup d’attitudes bien plus honorables chez mes Groseilles que chez les gens « normaux ».
Alors oui, je méprise leur manière de parler, d’agir, de manger et de s’habiller… Mais bien que je ne le montre pas toujours, des Groseilles inconnus ont souvent été bien plus généreux de l’âme que bien d’autres personnes ayant eu l’opportunité de grandir et d’évoluer dans un environnement favorable à une bonne éducation. Même s’ils « polluent » le paysage des rues à coups de chouchous fuschias et de singlets déteints, bien que je trouve qu’il y en a de plus en plus et que c’est désolant, une Liège sans Groseille pour moi, ne sera jamais vraiment Liège 🙂
Whah !!! j’en reste sur les fesses !! 🙂